Il semble que La Fontaine ait été hébergé quelques temps chez les contrepoètes; en atteste cette fable posthume retrouvée dans notre grenier :


La Morue et le Cheval

Dame morue, vendeuse à la criée,
Rangeait sur l'étal un jambon.
Maître étalon, qui ci-devant passait,
S'enquiert en ces mots de la chose:
"Morue, puisque c'est là ton nom,
Dis-moi donc, beau poisson, si cette question j'ose,
Ce que tu fais derrière, et non point sur l'étal? "
La morue n'est pas vache, et prévient le cheval
Qu'il pourrait bien lui-même à la vente être mis.
Mais sans y croire l'animal
Demande encore à cette amie
Qui pourrait, et comment, lui causer si grand mal.
L'autre répond sans se démettre:
"Il me faudrait voir tes fers, maître! "
Levant complaisamment tous ses quatre sabots,
Le cheval sur le flanc s'étale lourdement;
Aussitôt le poisson l'assomme prestement,
Lui prodiguant en quelques mots
Cette morale de morue:
"T'as pas voulu me croire, c'est moi qui t'aurai, cru !"
Le cheval, tartare et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Note :
C'est bien sûr de cette fable que provient l'expression, passée dans l'usage courant: "Voir tes fers, maître! "


Peut-être aimerez-vous, dans un autre style, notre hommage à
Guillaume Apollinaire ...

Ou préférez-vous approfondir votre connaissance contrepoétique de La Fontaine (et al.), avec
La Contremule


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